Les bactéries et métabolites intestinaux présentent des schémas liés à la dépression chez les personnes âgées

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Les chercheurs découvrent des signatures microbiennes et métaboliques distinctes dans les intestins des personnes âgées souffrant de dépression, suggérant de nouvelles pistes pour des thérapies de santé mentale personnalisées et ciblées sur le microbiote. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Portfolio Biofilms and Microbiomes montre des changements significatifs dans la composition du microbiote intestinal chez les adultes méditerranéens âgés souffrant de surpoids/obésité et du syndrome métabolique avec des symptômes de dépression ou d'antidépresseurs. Les résultats ouvrent une voie de recherche future pour déterminer si le microbiote intestinal influence la physiopathologie de la dépression. Contexte La dépression est un trouble mental grave caractérisé par des sentiments de tristesse et un manque d'intérêt pour les activités sur une longue période. On estime que 3,8% de…

Les bactéries et métabolites intestinaux présentent des schémas liés à la dépression chez les personnes âgées

Les chercheurs découvrent des signatures microbiennes et métaboliques distinctes dans les intestins des personnes âgées souffrant de dépression, suggérant de nouvelles pistes pour des thérapies de santé mentale personnalisées et ciblées sur le microbiote.

Une nouvelle étude publiée dans le Nature Portfolio Journal Biofilms et microbiomesmontre des changements significatifs dans la composition du microbiote intestinal chez les adultes méditerranéens âgés présentant un surpoids/obésité et un syndrome métabolique accompagné de symptômes de dépression ou d'antidépresseurs. Les résultats ouvrent une voie de recherche future pour déterminer si le microbiote intestinal influence la physiopathologie de la dépression.

arrière-plan

La dépression est un trouble mental grave caractérisé par un sentiment de tristesse et un manque d'intérêt pour les activités sur une longue période. On estime que 3,8 % de la population mondiale souffre de dépression à un moment de sa vie.

Plusieurs facteurs sociaux, psychologiques, liés au mode de vie et biologiques peuvent déclencher l’apparition de la dépression. Des modifications de la composition du microbiote intestinal ont également été observées chez des patients souffrant de troubles dépressifs majeurs.

Il a été démontré que le microbiote intestinal influence la santé physique et mentale via l’axe intestin-cerveau, un réseau bidirectionnel complexe de voies neuronales, endocriniennes, immunitaires et métaboliques.

Le nerf vague du cerveau envoie des signaux à l'intestin, et le microbiote intestinal traite ces signaux et répond par de multiples voies, notamment l'activation vagale, la modulation immunitaire et la production de médiateurs inflammatoires et de métabolites microbiens. Les médiateurs inflammatoires et les métabolites microbiens peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique et moduler les fonctions cérébrales.

Compte tenu du lien potentiel entre le microbiote intestinal et le développement de la dépression, la présente étude visait à caractériser la composition microbienne intestinale et le profil fécal du microbiote intestinal des métabolites chez les adultes méditerranéens âgés présentant un syndrome métabolique et des symptômes dépressifs.

Conception de l'étude

L’étude a inclus 400 adultes méditerranéens âgés (55 à 75 ans) souffrant de surpoids/obésité et du syndrome métabolique. L'état de dépression a été défini comme un score Beck Depression Inventory-II (BDI-II) ≥ 20 (indiquant des symptômes modérés à sévères) ou une résistance aux antidépresseurs actuels.

La composition du microbiote intestinal des participants a été caractérisée par séquençage de l'ARN ribosomal 16S, et les profils de métabolites fécaux ont été évalués à l'aide de la spectrométrie de masse en tandem par chromatographie liquide. Analyses ajustées en fonction de l'alimentation, du tabagisme, de l'activité physique et d'autres covariables.

Résultats de l'étude

Les chercheurs ont classé 69 participants dans le groupe de dépression (DG) et 331 dans le groupe de référence (RG).

Ils ont observé des différences significatives dans la richesse et la diversité du microbiote intestinal entre les groupes de dépression et de référence. Ils ont notamment identifié huit genres bactériens, dontAcidaminocoqueEtMégasphaère(enrichi en dépression) etGroupe Christensenellaceae R-7(épuisé par la dépression), qui étaient différemment abondants entre les groupes.

Ils ont réalisé un profilage fonctionnel prédictif des communautés microbiennes et identifié des voies significativement associées à la dépression. Ces voies étaient associées au diabète sucré de type II, à la sécrétion biliaire, à la biosynthèse des métabolites secondaires, au métabolisme des glucides et au métabolisme des acides aminés. Notamment, les perturbations prévues de la voie métabolique du tryptophane ne correspondaient pas aux métabolites fécaux détectés.

En effectuant une analyse métabolomique d'échantillons fécaux, ils ont identifié 15 métabolites, principalement des lipides, des acides organiques et des benzénoïdes, fortement associés à la dépression. Certains de ces métabolites étaient associés de manière significative aux caractéristiques microbiennes intestinales.

Enquêter sur la signification

Cette étude est la première à utiliser simultanément la métabolomique fécale non ciblée et le séquençage de l’ARN ribosomal microbien pour déterminer l’association entre le microbiote intestinal et la dépression.

L'étude identifie huit genres bactériens et 15 métabolites fécaux significativement associés à la dépression. Il montre certains genres bactériens dontStreptocoquePrésentAcidaminocoqueEtMégasphaèrequi étaient significativement plus fréquents chez les participants souffrant de dépression, tandis queGroupe Christensenellaceae R-7et d'autres taxons producteurs de SCFA ont été réduits.

Streptocoqueest généralement associée au microbiote oral et sa présence dans l’intestin peut indiquer des perturbations de l’axe microbien oral. AugmentéStreptocoqueLes niveaux étaient associés à des symptômes dépressifs, probablement dus à une altération de la signalisation sérotoninergique et à une neuroinflammation.

Le genreAcidaminocoqueest associé à la production de glutamate, qui est un neurotransmetteur excitateur important dans le cerveau. La surproduction de glutamate peut entraîner une excitotoxicité, une neuroinflammation et la physiopathologie de la dépression. Ces observations justifient le lien entre ce genre et la dépression.

Le genreMégasphaèreest associé à la production de propionate, et la surproduction de cet acide gras à chaîne courte est connue pour perturber l'axe intestin-cerveau en modifiant les voies de signalisation et en favorisant un état anti-inflammatoire.

L'acide valérique, un acide gras à chaîne courte, a montré un enrichissement significatif en métabolites liés à la dépression identifiés dans l'étude chez les participants souffrant de dépression. Dans les études animales, une augmentation des taux d’acide valérique a été associée à des modifications de la composition du microbiote intestinal et à des modifications de l’axe intestin-cerveau.

Le métabolisme de la proline, qui a été réduit chez les participants souffrant de dépression, est un précurseur important du glutamate. Une diminution du métabolisme de la proline peut limiter la disponibilité du glutamate et potentiellement avoir un impact sur la plasticité neuronale et la régulation de l'humeur. Ensemble, ces résultats suggèrent que les métabolites d’origine bactérienne pourraient influencer l’association entre le microbiote intestinal et la dépression.

L’étude n’a pas trouvé de différences significatives dans la composition du microbiote intestinal ou dans les profils de métabolites entre les participants qui utilisaient et n’utilisaient pas d’antidépresseurs. Ces résultats montrent que les antidépresseurs n’affectent pas de manière significative le microbiote intestinal. Une autre possibilité est que le microbiote intestinal lié à la dépression persiste malgré le traitement pharmacologique.

Les limites incluent la conception transversale, qui empêche les déductions causales, et le recours au questionnaire BDI-II, un outil de dépistage plutôt qu'un diagnostic clinique de la dépression. L’étude n’a pas non plus pris en compte la consistance des selles, qui peut influencer la composition du microbiote.

Comme l’ont mentionné les chercheurs, de futures études devraient examiner l’efficacité des thérapies ciblées sur le microbiote intestinal chez les patients souffrant de dépression, en particulier chez ceux qui sont réfractaires aux antidépresseurs.


Sources :

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