Les réinfections réduisent le risque de Covid à long terme mais augmentent le fardeau cumulé
De nouvelles données provenant d’agents de santé canadiens montrent que même si la réinfluenza est moins susceptible de conduire à un long Covid, le risque augmente, en particulier pour ceux qui ont été durement touchés pour la première fois ou qui ont été infectés au début de la pandémie. *Avis important : Medrxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et ne sont donc pas considérés comme concluants, ne guident pas la pratique clinique/les comportements liés à la santé, ni ne sont traités comme des informations établies. Un deuxième épisode de maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) peut-il être aussi dommageable que le premier à long terme ? Dans une étude publiée sur le serveur Medrxiv Preprint*, des chercheurs canadiens ont découvert que les travailleurs de la santé...
Les réinfections réduisent le risque de Covid à long terme mais augmentent le fardeau cumulé
De nouvelles données provenant d’agents de santé canadiens montrent que même si la réinfluenza est moins susceptible de conduire à un long Covid, le risque augmente, en particulier pour ceux qui ont été durement touchés pour la première fois ou qui ont été infectés au début de la pandémie.
*Avis important : MedrxivPublier des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et donc non considérés comme concluants, qui guident la pratique clinique/les comportements liés à la santé ou qui sont traités comme des informations établies.
Un deuxième épisode de maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) peut-il être aussi dommageable que le premier à long terme ? Dans une étude publiée auMedrxivPreprint* Server, des chercheurs canadiens ont découvert que les travailleurs de la santé du Québec couraient un risque significativement plus faible de développer une maladie à long coronavirus (Long Covid) après des réinfections qu'après une première infection. Cependant, le risque cumulé de Covid long augmente avec chaque infection supplémentaire, de sorte que le fardeau global reste élevé.
Longue Covid
Le Long Covid, également connu sous le nom de maladie post-Covid-19, est une affection caractérisée par des symptômes qui persistent pendant au moins 12 semaines après une infection au Covid-199. Ces symptômes vont de la fatigue et de l’essoufflement aux problèmes de mémoire et peuvent avoir un impact majeur sur la vie quotidienne.
Plus de 400 millions de personnes dans le monde pourraient vivre avec les effets persistants du virus. Malgré la reconnaissance croissante du long Covid, de nombreuses questions demeurent quant à savoir qui est le plus à risque et comment ce risque évolue avec les infections répétées.
Un défi majeur est que de nombreux symptômes se chevauchent avec d’autres maladies courantes, ce qui rend difficile l’identification du Covid-19 comme cause. De plus, le manque de biomarqueurs diagnostiques spécifiques signifie que le Covid long est généralement identifié en fonction de la durée des symptômes et de leur attribution par le patient. Cependant, à mesure que de nouvelles variantes du virus continuent de se propager, les humains sont plus susceptibles d’en être une nouvelle version. Il est donc crucial de comprendre le véritable fardeau du Long Covid, en particulier après des infections répétées.
L'étude actuelle
Cette étude basée sur la population a utilisé une conception de cohorte rétrospective pour examiner le risque et la gravité à long terme du CoVID chez les travailleurs de la santé du Québec, Canada. L'équipe de recherche a mené une enquête électronique entre le 16 mai et le 15 juin 2023 auprès de travailleurs tels que des médecins, des infirmières et des inhalothérapeutes actifs dans le système de santé de la province pendant la pandémie.
L’enquête a collecté des données sur les données démographiques, l’emploi, les antécédents d’infection (y compris les infections en laboratoire), la présence et la durée des symptômes, la gravité de chaque épisode de Covid-19 et le statut vaccinal. Les chercheurs ont également évalué les symptômes persistants et les difficultés cognitives ainsi que leur impact sur l’état fonctionnel.
Le Covid long a été défini comme des symptômes attribués au Covid-19 pendant au moins 12 semaines (trois mois), et les cas ont été classés comme prévalents, résolus ou indéterminés. De plus, la gravité a été évaluée selon que les symptômes étaient légers, modérés ou graves. Des groupes témoins composés de participants qui n’avaient jamais eu le Covid-19 et de ceux qui s’étaient rétablis dans les 12 semaines ont également été inclus.
Pour évaluer un éventuel biais de participation, une enquête téléphonique parallèle a été menée auprès de 7 500 non-répondants sélectionnés au hasard pour l'enquête en ligne et de 3 000 agents de santé non vaccinés sans accès au courrier électronique, pour un total de 10 500 participants invités à l'enquête téléphonique. Cette enquête plus courte comprenait cinq questions sur les antécédents de Covid-19 et les symptômes persistants.
De plus, des informations sur les variantes de chaque infection ont été dérivées en fonction du moment de l'infection et des souches dominantes en circulation au Québec. Le risque de Covid long a été calculé sur la base d’au moins 12 semaines avant la fin de l’enquête, et des comparaisons ont été faites entre les infections initiales et la réinfection.
Principales conclusions
L’étude a révélé que le Long Covid reste une maladie répandue et invalidante parmi les travailleurs de la santé. Environ 17 % de ceux qui ont eu le Covid-19 ont signalé des symptômes qui ont duré au moins 12 semaines. Cependant, le risque de développer un Covid long était environ trois fois plus élevé après une première infection par rapport aux refonctions.
Alors que le risque augmentait à chaque infection supplémentaire, avec jusqu’à 37 % des personnes ayant trois infections ayant subi un long Covid, la probabilité d’un long Covid était significativement plus faible pour chaque réinfection que pour l’épisode d’origine. Le risque le plus élevé était associé à la souche du virus ancestral (original), avec un risque décroissant observé pour les variantes ultérieures, notamment Omicron. Cependant, parce qu’Omicron était si largement utilisé, il était responsable de près de 79 % des cas de Covid long.
De plus, la gravité de la maladie initiale a joué un rôle important. Les personnes souffrant d’épisodes aigus sévères de CoVID-19, en particulier celles hospitalisées ou signalant plusieurs symptômes graves, sont plus susceptibles de souffrir d’effets à long terme. À l’inverse, le risque était inférieur à 5 % pour les personnes atteintes d’une maladie légère ou modérée, qu’il s’agisse d’une première infection ou d’une réinfection.
Parmi ceux qui présentaient encore des symptômes au moment de l’enquête, 43 % avaient un Covid modéré et 33 % un Covid long sévère, sur la base de l’intensité des symptômes autodéclarée. Ces personnes ont signalé un nombre plus élevé de symptômes, notamment des niveaux élevés de fatigue, des problèmes cognitifs tels que du brouillard cérébral, des malaises après l'effort et un essoufflement. Certains cas ont persisté pendant plus d’un an et une petite fraction a duré trois ans ou plus. Les chercheurs ont également observé sept groupes différents de symptômes (groupes de symptômes), les problèmes systémiques, neurocognitifs et respiratoires étant les plus courants dans les cas graves.
Le faible taux de réponse de l'enquête constituait une limite dans la mesure où elle a peut-être surestimé la prévalence de longue durée du Covid, bien qu'une étude de validation ait confirmé les principales conclusions. Les chercheurs ont également reconnu que le recours aux données autodéclarées pouvait avoir introduit un biais de mémorisation et que la population étudiée était majoritairement d'âge moyen, blanche et féminine, ce qui pouvait affecter la généralisabilité.
Des taux de vaccination élevés dans la cohorte (avec 78,6 % ayant reçu trois doses ou plus) peuvent avoir contribué au risque plus faible de Covid long suite à des infections par Omicron.
Conclusions
Dans l’ensemble, l’étude a confirmé que le Long Covid est un problème de santé persistant et grave, en particulier après les infections initiales et les cas graves. Même si les rechutes représentent un risque individuel moindre, leur impact cumulé reste important en raison de la circulation virale continue.
Alors que les travailleurs de première ligne continuent d’être exposés, il est essentiel de comprendre et d’aborder les conséquences fonctionnelles du Long Covid. Les résultats soulignent que les futures politiques de santé doivent prendre en compte à la fois la prévention et le soutien à long terme aux personnes concernées.
*Avis important : MedrxivPublier des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et donc non considérés comme concluants, qui guident la pratique clinique/les comportements liés à la santé ou qui sont traités comme des informations établies.
Sources :
- Preliminary scientific report.
Long COVID risk and severity after COVID-19 infections and reinfections in Quebec healthcare workers: Sara Carazo, Manale Ouakki, Nektaria Nicolakakis, Emilia Falcone, Danuta M Skowronski, Marie-José Durand, Marie-France Coutu, Simon Décary, Isora Dialahy, Olivia Drescher, Elisabeth Canitrot, Carrie Anna McGinn, Philippe Latouche, Robert Laforce, Clemence Dallaire, Geoffroy Denis, Alain Piché, Gaston De Serres. medRxiv. 2025. DOI:10.1101/2025.05.08.25327059, https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2025.05.08.25327059v1